Mythes et réalités

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  Affirmations Réalité Mythe
1 Si une personne victime d’agressions sexuelles reste en contact avec son agresseur c’est qu’elle aime ça.  
2Une fille sur trois et un garçon sur six seront victime d’agression sexuelle avant la majorité.  
3L’agresseur est souvent connu de la victime et/ou de son entourage.  
4Une personne victime d’agressions sexuelles peut avoir provoqué l’agresseur.  
5Il est impossible d’être agressé sexuellement par son «chum» ou sa blonde.  
6L’agression sexuelle est un acte de pouvoir.  
7Les personnes victimes d’agressions sexuelles proviennent d’un milieu défavorisé.  
8La consommation de drogue et/ou d’alcool est responsable de plusieurs agressions sexuelles.  
Voir les réponses plus bas.

Réponses

1. Si une personne victime d’agressions sexuelles reste en contact avec son agresseur c’est qu’elle aime ça.

MYTHE

Une personne qui reste en contact avec son agresseur ne le fait pas parce qu’elle aime ça. Elle peut rester en contact à cause de la peur, des menaces, du lien significatif avec la personne, de la pression psychologique ou le manque de choix.

Exemple: Un garçon de 4 ans, qui est victime d’agression sexuelle de la part de son père, peut rester en contact, car son agresseur l’a menacé. Son père peut lui avoir dit que s’il en parle à quelqu’un, il brisera la famille et fera beaucoup de peine à sa mère et à ses frères et sœurs. Il peut lui avoir dit que si une personne vient à savoir leur «jeu», papa ira en prison et il ne le verrait plus jamais. Dans ce cas, le petit garçon n’est pas conscient (de par son âge) de l’ampleur des gestes et que ces actes sont des agressions sexuelles qui n’arrivent pas dans toutes les familles. De plus, l’agresseur peut donner beaucoup d’attention et de temps à cet enfant dans le quotidien. Le garçon n’aimera pas lorsque son père l’agresse sexuellement, mais il l’aimera dans son rôle de père.

2. Une fille sur trois et un garçon sur six seront victime d’agression sexuelle avant la majorité.

RÉALITÉ

Ces statistiques sont réelles et actuelles selon le site internet Statistiques Canada pour l’année 2008. Dans les faits, les enfants et des adolescent(e)s sont plus vulnérables par leur âge à être victime d’agression sexuelle. Ils sont des personnes qui sont en cheminement pour former leur personnalité physique, psychologique, émotive, cognitive et comportementale. Ils sont dépendant de l’adulte, inexpérimentée et plus impuissante dans une situation de pouvoir.

3. L’agresseur est souvent connu de la victime et/ou de son entourage.

RÉALITÉ

Dans 97% des cas d’agression sexuelle, l’agresseur est connu de la victime et/ou de son entourage. Un agresseur va utiliser le lien de confiance qu’il a acquis avec la victime ou son réseau. Il utilise ce lien pour se protéger (ne pas être douté) ou pour s’assurer du silence.

Dans 69% des cas d’agression sexuelle, il s’agit d’inceste. Lors de ces cas d’agression à l’intérieur des familles, l’agresseur va prendre le pouvoir sur une personne avec qui il est en relation (ex : demi-frère, cousine) ou qu’il possède un lien d’autorité (ex : grand-mère) pour s’assurer que la prise de pouvoir sur la victime ne sera pas dévoilé par celle-ci.

Exemple: Si une adolescente est victime d’agression sexuelle de la part de son oncle maternel, elle peut ne pas vouloir dévoiler l’agression de peur que sa famille protège l’agresseur ou par peur de la réaction que sa mère aura en apprenant que son frère abuse de sa fille. La bonne entente entre cet oncle et ses parents peut amener la jeune fille à se dire : «Ils ne me croiront pas, il est trop fin avec eux. Mes parents croient qu’il est parfait.»  

4. Une personne victime d’agressions sexuelles peut avoir provoqué l’agresseur.

MYTHE

Cette affirmation rejette sur la victime le blâme de la situation. Personne ne cherche à être abusé sexuellement. Si nous parlons d’une femme qui a tendance à s’habiller de façon «sexy», ce qu’elle peut rechercher dans ce comportement c’est séduire les autres, se sentir belle, chercher l’admiration ou l’attention des autres. Elle ne veut pas être agressé sexuellement. Des statistiques récentes prouvent que 90% des agresseurs sexuels ne se souviennent pas de l’habillement vestimentaire de leur victime. Ce qu’ils recherchent ce n’est pas d’avoir une relation sexuelle avec une personne qui répond à leurs «critères physiques». Ils recherchent la vulnérabilité chez la victime pour arriver à prendre le contrôle sur elle.

5. Il est impossible d’être agressé sexuellement par son «chum» ou sa blonde.

MYTHE

Une personne qui est en couple peut être victime d’agression sexuellement par son conjointe ou sa conjointe. En fait, la notion de couple n’exclut pas le fait que les partenaires doivent tous les deux consentir à avoir une relation sexuelle avant l’amorce des contacts. À l’adolescence on entend souvent des jeunes dire que leur partenaire lui tient des propos comme: «Si tu m’aimes tu vas le faire!» ainsi que «Tu n’as pas le choix, c’est comme ça avoir un chum!» ou bien «J’ai assez attendus, si tu te décides pas je vais aller voir ailleurs!» et «C’est parce que tu me fais pas confiance que tu n’es pas déniaisé de même?». Ces phrases vont apporter une pression psychologique chez l’adolescent(e) qui n’est pas prête à avoir des relations sexuelles. Son ou sa partenaire va donc utiliser le lien de confiance ou de proximité qu’ils ont établis pour exiger de façon détournée des faveurs sexuelles. Dans ce cas, la personne ne sera plus en mesure de donner son consentement libre et éclairé, car elle est prise dans une situation de manipulation. Selon le site internet Statistiques Canada, une recherche fait durant l’année 2006 explique qu’une femme sur sept sera agressé sexuellement au moins une fois par son conjoint au court de sa vie.

6. L’agression sexuelle est un acte de pouvoir.

RÉALITÉ

L’agresseur commet des agressions sexuelles pour prendre le pouvoir sur sa victime. Il veut dominer des façon malsaine sa victime et c’est le contrôle qui à avoir lors des agressions. La victime devient pour lui seulement qu’un objet utilitaire pour satisfaire son besoin de contrôle. Des statistiques révèlent que 95% des agressions sexuelles sont prémédité donc, l’agresseur fera une sorte de préparation. Il prendra le temps de choisir la victime, le moment  et l’endroit pour commettre l’agression. L’abuseur va essayer de contrôler tous ces facteurs avec l’agression, il prendra le pouvoir sur la victime durant l’agression et il tentera de la contrôler après les agression pour ne pas qu’elle dévoile. Lorsqu’on parle d’agression sexuelle, il faut garder en tête que l’abuseur utilise la sexualité pour atteindre son but ultime qui est de prendre le pouvoir sur l’autre personne. La sexualité est donc son moyen pour y arriver, elle n’est pas ce qu’il recherche.

7. Les personnes victimes d’agressions sexuelles proviennent d’un milieu défavorisé.

MYTHE

Il y a des cas d’agression sexuelle dans toutes les couches de la société et cette proportion n’est pas plus élevée dans les milieux défavorisés. Dans les milieux plus aisés, les agresseurs qui y proviennent auront une plus grande facilité à cacher les actes qu’ils commettent à cause de l’argent, de leur statut, leur renommée, l’occupation, le rythme de vie qu’ils mènent,etc. De plus, dans la société dans laquelle nous vivons, les habitants ont une forte tendance à se dire «ça n’arrive pas ici!» ou bien, «moi je ne suis pas en danger, je ne suis pas de leur race!». En fait, ces exemples font partie de la pensée magique, elle est utilisée chez les êtres humains pour banaliser l’ampleur d’une problématique. Dans les faits, il est clairement expliqué qu’il n’y a pas de «race » qui définit les victimes ou les agresseurs. 

8. La consommation de drogue et/ou d’alcool est responsable de plusieurs agressions sexuelles.

MYTHE

Ce n’est pas la consommation qui est responsable mais bien l’agresseur. Il peut utiliser la consommation comme excuses pour se déresponsabiliser des actes qu’il a posés. De cette façon, l’agresseur peut consommer avant de commettre une agression pour pouvoir dire par la suite qu’il n’est pas coupable et qu’il ne savait plus ce qu’il fessait. L’agresseur va donc consommer volontairement pour mettre la faute sur autre chose. Il peut aussi faire consommer la victime dans le but de se protéger, comme il est souvent le cas avec le GHB, communément appelé la «drogue du viol».

Chez la victime, la consommation de drogue et/ou d’alcool peut la rendre dans un état où elle ne sera pas en mesure de donner son autorisation libre et éclairée. Son consentement sera alors faussé par ce qu’elle a pris. Il faut garder en tête, que ce n’est pas seulement la quantité qui va modifier le consentement d’une personne.